Côte d’Ivoire: Séminaire régional sur le développement de la chaîne de valeur du Riz, « Voici ce qui se passe à l’Hôtel Pullman d’Abidjan »

Le centre d’excellence régional contre la faim et la malnutrition (CERFAM), a organisé un séminaire régional qui s’étend sur deux jours, notamment, les 4 et 5 juillet 2024. Ce séminaire qui s’est tenu à l’hôtel pullman d’Abidjan, est placé sous le thème, « Développement de la chaîne de valeur du riz pour l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’économie locale« .

Le principal défi mondial pour 2030 sera de savoir comment nourrir les 8,5 milliards d’habitants attendus ? » et l’Afrique avec plus de 600 millions d’hectares de terres arables incultes, soit plus de 65% des terres inexploitées de la planète, semble être le seul continent capable de relever ce défi. Face à ce défi, les pays africains doivent désormais tout mettre en œuvre pour exploiter rationnellement cet immense potentiel des territoires disponibles en développant les chaînes de valeur agricoles comme celle du riz, d’autant plus que, paradoxalement, l’Afrique dépense chaque année plus de 6,5 milliards de dollars américains en importations alimentaires.

Pour atteindre cet objectif et espérer passer d’importateur à exportateur de produits alimentaires, l’Afrique doit investir massivement dans le développement de l’Agriculture en général et dans la riziculture en particulier à travers l’irrigation des parcelles, la mécanisation du secteur, l’accès au crédit et aux intrants de qualité et semences à haut rendements, le soutien aux agriculteurs et au développement de la chaîne de valeur.

Le riz reste une culture stratégique pour l’Afrique, représentant une source importante de calories, de revenus et d’emplois pour des millions de personnes. Selon la Banque africaine de développement (BAD), la consommation de riz en Afrique a augmenté de 4,4% par an entre 2000 et 2014, dépassant la production locale qui n’a augmenté que de 3,2 % par an.

Cette situation a conduit à une dépendance croissante aux importations, qui ont atteint 14,2 millions de tonnes en 2014, soit 42% de la consommation totale. Les importations de riz représentent un fardeau financier important pour les pays africains.

Le séminaire vise à promouvoir le dialogue autour des politiques, à partager les connaissances et à renforcer les partenariats pour soutenir les initiatives de développement de la chaîne de valeur du riz et les petits exploitants agricoles d’Afrique de l’Ouest. Il soutiendra également les pays d’Afrique dans leurs efforts à atteindre l’ODD2 : éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable d’ici 2030.

L’objectif global de ce séminaire est de promouvoir un dialogue régional et politique constructif, qui rassemblera les acteurs et parties prenantes de la filière riz, pour discuter des défis, des opportunités et développer des solutions innovantes pour renforcer le développement de la filière riz en Afrique de l’Ouest.

Spécifiquement il vise les objectifs ci-dessous :

  •   Évaluer et faire un état des lieux de la chaîne de valeur du riz en Afrique de l’Ouest, en mettant l’accent sur la Côte d’Ivoire et la Guinée.
  •   Partager les bonnes pratiques, les leçons apprises, les technologies de transformation et de stockage et les expériences internationales réussies (de Chine et de quelques autres pays africains) dans le développement de la chaîne de valeur du riz.
  •   Identifier les opportunités d’investissement et de financement pour renforcer la chaîne de valeur du riz.
  •   Faciliter la création d’un réseau d’experts et de partenariats entre les acteurs de la filière riz en Afrique de l’Ouest et les potentiels partenaires Techniques et Financiers (bailleurs de fonds).
  •   Partager des stratégies et des techniques pour faciliter l’accès des produits à base de riz aux marchés.

Les résultats attendus à travers ces objectifs sont: 

  • Un état des lieux de la riziculture est fait et partagé.
  •   Les bonnes pratiques, les leçons apprises, les technologies de transformation et de stockage et les expériences internationales réussies dans le développement de la chaîne de valeur du riz sont partagées.
  •   Les politiques et stratégies nationales de quelques pays de la région sont passées en
    revu
  •   Des opportunités d’investissement et de financement pour renforcer la chaîne de valeur du riz sont identifiées.
  •   Des réseaux de professionnels et des partenariats entre acteurs de la filière riz en
  • Afrique de l’Ouest et donateurs potentiels (PTF) sont créés.
  •   Les stratégies et techniques de liaison avec les marchés garantissant l’accès des produits à base de riz aux marchés sont partagées.
  •   Les priorités et les actions à mettre en œuvre pour accroître la compétitivité du riz sur le marché et l’inclusion sont clairement identifiées.

Le produit attendu de ce séminaire sera un rapport compilant les messages clés et les recommandations stratégiques, politiques et techniques pour soutenir le développement de la chaîne de valeur du riz en Afrique et faciliter l’accès au marché des produits rizicoles.

Le Directeur du CERFAM, Dr Marc Néné, dans son discours, a affirmé que la sécurité alimentaire occupe une place centrale parmi les préoccupations mondiales actuelles et représente un enjeu fondamental incontournable, Parce que l’accès à la nourriture est un droit humain essentiel et constitue le fondement même de la vie humaine. 

Il a ensuite souligné que, « Assurer la sécurité alimentaire est crucial pour le bien-être des individus et des sociétés et indispensable à la stabilité et à la prospérité du monde.

Au-delà de cette responsabilité morale et éthique, la capacité d’un pays à fournir à sa population des aliments de qualité et nutritifs – garantissant ainsi la sécurité alimentaire et la nutrition – repose sur son aptitude à développer ses marchés agricoles. Cela entraîne une chaîne d’impacts positifs, incluant une amélioration de la santé, la création d’emplois, la croissance économique, la réduction de la pauvreté, et de nombreux autres bénéfices cruciaux pour le développement national », a-t-il souligné.

Il a ensuite signifié qu’il faut investir dans la sécurité alimentaire et la nutrition est essentiel pour le développement du capital humain. Toutefois, malgré toutes ces connaissances, dans notre réalité quotidienne est différente. Pour exemple :

  •  Aujourd’hui, 33 millions de petits exploitants agricoles en Afrique dépendent des cultures vivrières de base, produisant près de 70 pour cent de l’approvisionnement alimentaire mondial, tout en étant parmi les plus touchés par l’insécurité alimentaire.
  • Le riz, aliment de base pour des millions d’africains, joue un rôle crucial, mais de nombreux pays souffrent de déficits de production et dépendent fortement des importations.
  •   Sur un continent possédant plus de 600 millions d’hectares de terres arables non cultivées, cette situation est inacceptable.

« Pour relever ces défis, il est donc nécessaire d’initier une transformation structurelle qui renforce les systèmes alimentaires vulnérables, en créant un système alimentaire durable et résilient, afin de rendre les aliments sûrs, nutritifs, de qualité et accessibles à tous. » a-t-il souligné.

Le ministre d’Etat, ministre de l’agriculture et du développement rural de Côte d’Ivoire, Kobenan Kouassi Adjoumani, ayant pris part à ce séminaire, s’est prononcé sur le thème portant sur l’ouverture du séminaire.

Pour le ministre de l’agriculture, la Côte d’Ivoire, à l’instar de nombreux pays de notre sous-région, accorde une importance capitale au développement de l’agriculture et, plus particulièrement, à la filière rizicole. En effet, le riz constitue une denrée alimentaire de première nécessité pour nos populations. Il est également un moteur de croissance économique et de création d’emplois.

Cependant, malgré les efforts déployés au fil des années, notre région continue de faire face à des défis majeurs dans la chaîne des valeurs du riz. Les questions de productivité, de transformation, de commercialisation et de compétitivité restent des préoccupations centrales. C’est pourquoi ce séminaire revêt une importance particulière, car il offre une plateforme d’échanges, de réflexion et de proposition de solutions concrètes pour surmonter ces défis.

Il a signifié que, « la Côte d’Ivoire s’est engagée résolument dans une dynamique de modernisation de son agriculture. Nous avons mis en place des réformes structurelles visant à améliorer les rendements, à promouvoir l’innovation technologique et à renforcer les capacités des acteurs de la filière. La Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture en cours de finalisation en est la parfaite illustration. Nous sommes convaincus que c’est par une approche intégrée et concertée que nous pourrons atteindre nos objectifs de sécurité alimentaire et de développement durable. Dans cette perspective, la collaboration régionale est essentielle. Les échanges d’expériences, le partage de bonnes pratiques et la mutualisation des ressources sont des leviers puissants pour accélérer notre progression collective », a-t-il souligné.

Pour terminer, il a tenu à encourager de participer activement aux discussions et aux ateliers qui se tiendront au cours de ce séminaire. Vos contributions sont indispensables pour enrichir les débats et pour formuler des recommandations pertinentes et réalisables. Ensemble, nous pouvons tracer la voie vers une chaîne de valeurs du riz plus efficiente, plus inclusive et plus résiliante.

« Permettez-moi de conclure en réitérant l’engagement du gouvernement ivoirien à soutenir toutes les initiatives visant à développer le secteur agricole et à améliorer les conditions de vie de nos populations. Nous sommes convaincus que ce séminaire marquera une étape décisive dans notre quête commune de prospérité et de sécurité alimentaire.

Sur cette note d’espoir, je déclare officiellement ouvert le séminaire régional sur le développement de la chaîne de valeur du riz, tout en vous souhaitant des moments d’échanges productifs pour l’atteinte des objectifs fixés à la fin de ces deux jours de travaux.  

Ensemble, faisons du riz un levier de développement durable pour l’Afrique de l’Ouest », a-t-il souligné, le ministre d’Etat, Ministre de l’agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani.

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