Côte d’Ivoire : Les Centrales Syndicales plaident pour la ratification de la Convention 190 de l’OIT contre la violence et le harcèlement au travail

Face à une montée inquiétante de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, les principales centrales syndicales de Côte d’Ivoire ont uni leurs voix pour exiger la ratification urgente de la Convention n°190 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
En réaction, le Comité Intersyndical pour la Ratification de la Convention C190 par la Côte d’Ivoire (CIRC190-CI), composé de l’UGTCI, de la CISL-DIGNITÉ, de la FESACI-CG, de l’UNATRCI et de la centrale HUMANISME a intensifié ses actions de plaidoyer. Dans le cadre de cette campagne, une conférence de presse a été organisée afin de sensibiliser l’opinion publique et interpeller les autorités sur l’urgence de la ratification.

« Nous adressons aujourd’hui un plaidoyer fort au gouvernement pour la ratification de la Convention 190. Il s’agit d’un engagement moral et social qui permettra de garantir un environnement de travail plus sûr et plus digne pour tous les travailleurs », a déclaré Soro Mamadou, Secrétaire général de la centrale HUMANISME et porte-parole des syndicats.
À ses côtés, Joseph Léon Ebagnerin (UGTCI), Boga Dago Élie (CISL-DIGNITÉ), Traoré Yakouba (FESACI-CG) et Dr Yves Kodibo (UNATRCI) ont réaffirmé leur volonté commune de porter ce combat jusqu’à son aboutissement.
Adoptée le 21 juin 2019 lors du centenaire de la Conférence internationale du Travail, la Convention n°190 de l’OIT est le premier instrument juridique international contraignant visant à éliminer la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Elle s’inscrit dans la lignée des 188 conventions et protocoles que l’OIT, créée en 1919, met à disposition des États pour promouvoir le travail décent.
La Côte d’Ivoire, déjà engagée dans cette dynamique, a ratifié 45 conventions et 2 protocoles, dont la dernière en date, la Convention 189 sur les travailleurs domestiques, en 2025. Toutefois, l’absence de la C190 laisse un vide juridique majeur pour la protection des travailleurs, notamment dans les secteurs informels.

La ratification de la C190, selon les syndicats, constituerait un signal fort du gouvernement en faveur de la prévention des abus, de l’harmonisation des lois nationales avec les normes internationales et du renforcement du dialogue social entre les autorités, les employeurs et les travailleurs.
« Cette ratification ne bénéficie pas seulement aux travailleurs, elle est également un levier de productivité et de stabilité sociale. Des travailleurs protégés sont plus motivés et plus productifs, contribuant ainsi à la richesse nationale », a souligné M. Soro.
Le Comité Intersyndical (CIRC190-CI) prévoit, à travers ce plaidoyer, de :
- Présenter les données récentes sur la violence et le harcèlement au travail ;
- Mobiliser syndicats, société civile, employeurs et médias autour de la cause ;
- Remettre officiellement un document de plaidoyer au gouvernement pour accélérer le processus de ratification.
Les résultats attendus incluent :
- Une prise de conscience nationale sur l’ampleur du phénomène ;
- Une mobilisation élargie des travailleurs et de la société civile ;
- Un engagement public du gouvernement en faveur de la ratification.

Les cinq centrales syndicales appellent le Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale, ainsi que les organisations patronales telles que la CGECI et la FIPME, à unir leurs efforts pour faire aboutir ce processus.
« Ensemble, travailleurs, patronat, État et médias, faisons de la ratification de la C190 une réalité. Il en va de la dignité, de la sécurité et du bien-être des travailleurs ivoiriens », a conclu le porte-parole.