Côte d’Ivoire : Première Journée du civisme fiscal, « La DGI ouvre une nouvelle page »

Le jeudi 17 juillet 2025, le Palais de la Culture de Treichville a accueilli, la première édition de la Journée nationale du civisme fiscal, placée sous le thème : « Civisme fiscal et développement ». Organisée par la Direction générale des impôts (DGI), avec le soutien du Projet d’Amélioration de la Gouvernance pour la Délivrance des Services de base aux citoyens (PAGDS), cette journée a réuni autorités gouvernementales, partenaires techniques et financiers, leaders d’opinion et populations issues de divers horizons.
Prenant la parole, Ouattara Sié Abou, Directeur général des impôts, a souligné la portée stratégique de cette journée. Pour lui, il s’agit d’un tournant dans la relation entre l’administration fiscale et les citoyens. « Le civisme fiscal est un pilier de notre souveraineté économique. C’est un contrat social entre l’État et ses citoyens. Payer ses impôts, c’est bâtir l’école, l’hôpital, la route…», a-t-il rappelé. Pour lui, L’impôt n’est plus à subir, il est à comprendre, à accepter et à valoriser.

Dans une tonalité pédagogique et engageante, le DG a insisté sur la volonté de la DGI de faire évoluer l’image de l’impôt, trop souvent perçu comme une contrainte.« Nous voulons faire du contribuable un client, un partenaire, et faire aimer l’impôt à travers une communication de proximité, des actions éducatives et des services modernisés », a-t-il dit.
Madame Madeleine Yao, coordinatrice du PAGDS, a salué la forte mobilisation autour de cet événement, qui reflète, selon elle, la dimension collective et inclusive de la fiscalité. « Le problème de l’impôt est celui de tous. Cette journée, à la fois didactique, festive et symbolique, illustre une volonté partagée de bâtir une culture du civisme fiscal », a-t-elle affirmé.
Elle a présenté les axes majeurs du PAGDS, un projet cofinancé par la Banque mondiale et l’État ivoirien, dont l’une des composantes-clés vise le renforcement de la mobilisation des ressources intérieures. Elle a rappelé que depuis 2015, le PAGDS soutient la DGI dans la modernisation de ses outils, la numérisation des procédures et la mise en place d’initiatives structurantes telles que :
• Le recensement électronique des activités économiques ;
• Le renforcement du cadastrage urbain à Yamoussoukro, Korhogo et Daloa ;
• L’élaboration du Plan stratégique 2022-2025 de la DGI ;
• Le développement d’applications pour le contrôle fiscal ;
• L’optimisation de la fiscalité foncière et des prix de transfert.
En reconnaissance de cet accompagnement, le PAGDS s’est vu décerner le Prix d’Honneur 2024 de la DGI.
Représentant le Ministre de l’Économie et des Finances, M. Vassogbo Bamba, directeur de cabinet adjoint, a rappelé l’enjeu fondamental que représente la fiscalité dans le financement des politiques publiques. « Entre 2011 et 2024, les recettes fiscales sont passées de 994 à 4 250 milliards de FCFA. Ce progrès est le fruit de réformes courageuses et d’un engagement collectif », a-t-il précisé.

Il a salué la DGI pour sa volonté de récompenser désormais les contribuables modèles, une démarche qui vise à susciter une saine émulation au sein de la population et à promouvoir le paiement volontaire des impôts.
La célébration a été marquée par :
• Des stands interactifs d’information fiscale ;
• Des caravanes citoyennes ;
• Des interventions humoristiques et artistiques ;
• La diffusion de contenus audiovisuels pédagogiques ;
• Et des activités à destination des jeunes et des scolaires, pour introduire la culture fiscale dès l’école.
La DGI a également mis en avant ses outils de communication : émissions télévisées et radiophoniques, capsules éducatives, publications en langues locales, et présence sur les réseaux sociaux.
En conclusion, le DG des impôts a rappelé que cette journée n’est pas un événement isolé, mais le lancement d’un processus de long terme pour renforcer la transparence, la proximité et la confiance entre l’État et les citoyens.