Côte d’Ivoire : Élection présidentielle 2025, « la FIDHOP et la PEC-CI interpellent l’ONU et l’Union Européenne »

Ce mardi 27 mai 2025, À cinq mois du scrutin présidentiel prévu en octobre, deux importantes organisations de la société civile ivoirienne, la FIDHOP (Fondation Internationale pour l’Observation et la Surveillance des Droits de l’Homme et de la vie Pacifique), dirigée par le Dr Boga Sako Gervais, et la PEC-CI (Plateforme des 37 organisations pour l’Engagement Citoyen de Côte d’Ivoire), présidée par Ebrin Yao Remi, ont adressé une alerte solennelle à l’ONU et à l’Union Européenne.
La FIDHOP et la PEC-CI rappellent que c’est en grande partie grâce à l’implication de la communauté internationale notamment l’ONU et l’UE que l’élection présidentielle de 2010 a pu avoir lieu et être certifiée. Cette mobilisation avait alors permis l’accession au pouvoir du président de la république d’Alassane Ouattara.
Aujourd’hui, face à des signes de tension croissante, les deux organisations estiment que cette même communauté internationale porte une responsabilité morale et politique pour empêcher que le pays ne replonge dans la crise.

Parmi les préoccupations soulevées figure la radiation de plusieurs figures emblématiques de l’opposition de la liste électorale, dont :
• Laurent Gbagbo,
• Cheick Tidjane Thiam,
• Charles Blé Goudé,
• Guillaume Soro.
Pour Dr Boga Gervais, ces exclusions constituent des facteurs déclencheurs de tensions majeures, susceptibles de fragiliser la paix sociale et d’entacher la crédibilité du scrutin à venir.
La FIDHOP et la PEC-CI rappellent que le président Alassane Ouattara avait, en mars 2020, affirmé publiquement qu’il ne se représenterait pas après l’adoption de la Constitution de 2016.
Pour eux, toute tentative de retour en arrière serait perçue comme une grave dérive antidémocratique, susceptible d’exacerber les tensions dans un pays encore marqué par les violences postélectorales de 2010 et 2020.

Selon Ebrin Yao Remi, il s’agit d’un non-respect flagrant de la loi, d’autant plus que de telles révisions avaient bien eu lieu en 2015 et 2020, malgré les contraintes logistiques invoquées aujourd’hui. Ce refus est perçu comme une manœuvre politique visant à verrouiller le processus électoral.
Conscientes de la perte de confiance généralisée envers la CEI actuelle, la FIDHOP et la PEC-CI appellent à :
• Sa dissolution immédiate ;
• La création d’un organe électoral réellement indépendant, composé de personnalités issues de la société civile ;
• Un audit transparent de la liste électorale.
Elles insistent également sur la nécessité d’un dialogue politique inclusif, réunissant toutes les forces vives de la nation : pouvoir en place, opposition, société civile. Ce dialogue doit permettre d’établir un consensus sur les règles du jeu démocratique et, si besoin, revoir le calendrier électoral pour garantir une élection apaisée.
« Il vaut mieux agir maintenant pour prévenir, que de prétendre guérir demain », a déclaré Dr Boga Gervais, dans un appel pressant à la communauté internationale.
Selon eux, les signaux d’alerte sont trop nombreux : exclusion de l’opposition, absence de transparence, marginalisation de la société civile. Face à ces dérives, elles appellent à un sursaut démocratique, à la responsabilité des autorités nationales et à l’implication urgente des partenaires internationaux.

Pour terminer la FIDHOP et la PEC-CI sonnent l’alerte. Leur message est clair : sans réformes immédiates, sans respect des règles démocratiques et sans dialogue inclusif, le risque de basculement est réel. Il appartient désormais à la communauté internationale et aux autorités ivoiriennes de répondre à cet appel pour préserver la stabilité du pays.