France : Elections Législatives, « Emmanuel Macron cible l’opposant N° 1 Jean-Luc Mélenchon »

Pour savoir l’adversaire politique qu’il craint le plus, il suffit de regarder la cible privilégiée par Emmanuel Macron. A chaque saison ou presque, les coups pleuvent de sa part sur un nouvel opposant à abattre.

Avant le premier tour de l’élection présidentielle, ce fut Valérie Pécresse, lorsqu’il s’agissait d’affaiblir la droite. Puis Marine Le Pen, particulièrement dans l’entre-deux tours, afin d’empêcher l’extrême droite de s’emparer du pouvoir. Depuis sa réélection, le 24 avril, le chef de l’Etat et ses partisans concentrent leurs critiques contre Jean-Luc Mélenchon, depuis que le chef de file de La France insoumise (LFI) a réussi à prendre la tête d’une union de la gauche dans l’optique des élections législatives des 12 et 19 juin.

Dans un discours visant à mobiliser ses troupes pour cette bataille, M. Macron a lui-même donné le ton, mardi 10 mai, en multipliant les attaques contre celui qui ambitionne d’être premier ministre. « Un troisième tour ? Cela n’existe pas. Il ne faut pas vous laisser intimider par ceux qui voudraient rejouer aux législatives ce qui a été tranché à la présidentielle », a-t-il lancé aux candidats de la majorité, réunis aux Docks d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Une référence aux appels de M. Mélenchon à faire élire une majorité de députés de son camp à l’Assemblée nationale, afin de lui permettre d’imposer une cohabitation au chef de l’Etat. M. Macron a poursuivi son réquisitoire, dénonçant une « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance »« pas même d’accord sur le nucléaire ». Et « qui a choisi le communautarisme plutôt que l’universalisme ».

Un ton offensif qui traduit l’analyse des responsables de la majorité : à leurs yeux, M. Mélenchon s’est imposé, de fait, comme le principal opposant au président de la République. D’abord car l’alliance inédite entre « insoumis », socialistes, écologistes et communistes – baptisée Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) – est jugée comme la force la plus à même de compliquer la tâche aux candidats de la majorité. « Le duel La République en marche [LRM]-Nupes va dominer les législatives, confirme Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Dans la grande majorité des circonscriptions, ce sont ces deux forces qui vont s’affronter, car Les Républicains sont très fragilisés et le Rassemblement national va pâtir une fois de plus de son isolement. »

Le camp présidentiel a donc commencé à rôder ses angles d’attaque contre le troisième homme de la présidentielle et ses représentants. Avec un mot d’ordre : présenter cette alliance comme une prise de pouvoir idéologique de la gauche radicale sur la gauche tout entière. Mardi soir, M. Macron a évoqué une « extrême gauche qui a gagné le combat gramscien face aux forces politiques qui ont voulu s’allier avec elle ».

Avec lemonde.fr

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