France : Accord Parti Socialiste – La France Insoumise, « Voici ce qui pourrait se passer ce jeudi soir »

L’issue du Conseil national du PS, qui doit décider ou non ce jeudi de ratifier l’accord pour les législatives avec la France insoumise, est incertaine, presque plus à cause de la forme que du fond.

Au bout du bout du temps imparti pour les négociations, la France insoumise et le Parti socialiste ont signé un accord pour les élections législatives de juin mercredi. Comme avec EELV et le PCF, c’est un accord à la fois sur le fond, avec un programme de gouvernement assez détaillé, et sur la forme, avec une répartition des circonscriptions. En l’occurrence, 70 sont réservées au PS (contre 100 à EELV et 50 au PCF).

Reste désormais au Conseil national (CN) du Parti socialiste, son parlement interne, de ratifier cet accord. Si l’instance avait plutôt largement voté l’ouverture des négociations, Olivier Faure et la direction du PS ont cette fois-ci du pain sur la planche. C’est d’ailleurs pour cela que la réunion n’aura lieu que ce jeudi soir : un peu plus de vingt-quatre heures, ça ne sera pas de trop pour convaincre une majorité des 300 membres du CN.

Bien avant le début des négociations, l’opposition interne au PS était vent debout contre une éventuelle alliance avec le parti de Jean-Luc Mélenchon. L’ancien premier ministre, Bernard Cazeneuve, a signifié son départ mercredi soir, et François Hollande lui-même « récuse » cet accord. « Ce serait une remise en cause de l’histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales », avait-il déclaré la semaine passée. « C’est juste un alignement sur les positions de la France insoumise, tranche le sénateur du Val-d’Oise Rachid Temal.

En 2012, quand on a fait l’accord avec EELV, on ne leur a pas demandé de s’aligner sur notre programme ! » Le rapport de force était alors peut-être différent.

Des désaccords exagérés

A bien regarder le communiqué commun du PS et de LFI, le PS fait bien sûr des compromis, notamment sur la construction européenne. « Mais il faut reconnaître que LFI a fait un vrai pas vers nous », note un cadre local socialiste « vraiment pas gauchiste ». « Sur l’UE, au fond, on revient au programme qui était celui du Parti socialiste pour les dernières européennes », remarque un collaborateur.

Même sur l’abrogation de la loi Travail, dite El Khomri, votée sous Hollande ? « Le PS critique cette loi, à part le compte pénibilité, depuis des années. Ce n’est pas un scoop ! » « Je ne vois rien de choquant dans cet accord », va même jusqu’à dire le sénateur de la Somme Rémi Cardon..

Avec 20minutes.fr

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