Côte d’Ivoire : SARA 2025, « Cap sur l’innovation agricole et la coopération sino-ivoirienne »

Le vendredi 20 mai 2025, la 7ème édition du Salon International de l’Agriculture et des Ressources Animales (SARA) s’est ouverte à Abidjan dans une ambiance empreinte d’enthousiasme et d’espoir pour l’avenir de l’agriculture africaine. Véritable vitrine du potentiel agroalimentaire de l’Afrique de l’Ouest, cette édition s’inscrit sous le thème central : « Quels systèmes de transformation agroalimentaire pour la souveraineté alimentaire en Afrique ? ». Une problématique au cœur des priorités des décideurs, chercheurs, agriculteurs et partenaires internationaux réunis pour repenser les modèles agricoles du continent.

Dans son allocution inaugurale, le Commissaire général du SARA, Kouassi Kouakou André, a rappelé la vocation stratégique du salon. « Le SARA s’est imposé comme un rendez-vous incontournable de l’agriculture en Afrique de l’Ouest. Il propose une vision intégrée des chaînes de valeur, de la production à la consommation.»

Véritable laboratoire d’innovation, le SARA devient un espace de convergence pour les initiatives de transformation et de modernisation du secteur agroalimentaire.Le SARA 2025 se distingue aussi par sa portée internationale.

Cette année, la République populaire de Chine a été désignée pays invité d’honneur, illustrant la dimension croissante de la coopération Sud-Sud en matière de développement agricole.

Le Vice-ministre chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales, Zhang Xingwang, a marqué les esprits par un discours riche de perspectives. Il a salué l’excellence des relations sino-ivoiriennes, évoquant des partenariats concrets tels que le projet rizicole de Guiguidou, où des variétés à haut rendement ont permis de multiplier la productivité par plus de deux. « La Chine et la Côte d’Ivoire sont de véritables amis. Nos experts travaillent depuis plus de vingt ans dans certaines zones rurales, au service du progrès agricole local », a-t-il déclaré.

La Chine, forte de son expérience de modernisation agricole malgré des terres arables limitées, apparaît comme un modèle inspirant. En 2024, elle a franchi le cap des 700 millions de tonnes de céréales produites, tout en soutenant le commerce agricole sino-africain, qui a atteint près de 10 milliards de dollars.

Pour sa part, le Ministre d’État, ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, a souligné les performances remarquables de la Côte d’Ivoire, leader mondial du cacao et de l’anacarde. 

Grâce au Programme National d’Investissement Agricole (PNIA 2), les productions vivrières ont connu des hausses spectaculaires  plus de 100 % pour le riz et le manioc, 50 % pour la banane plantain.

Le Ministre a salué le leadership du Président Alassane Ouattara, qu’il a qualifié de « père de la révolution agricole ivoirienne », pour avoir placé l’agriculture au centre de la stratégie économique nationale. Il a aussi reconnu l’impact crucial des partenaires techniques et financiers, ainsi que le rôle central des producteurs : « Vous êtes de véritables champions. Grâce à vous, la Côte d’Ivoire est aussi une championne mondiale dans plusieurs filières. »

Au-delà des discours, le SARA 2025 s’annonce comme une plateforme d’action et d’échanges. La « Journée de la Chine », organisée dans le cadre du salon, propose un séminaire stratégique sino-africain et des panels thématiques autour de la mécanisation, du cacao, du café et du manioc. Des innovations seront exposées, des dégustations de produits seront proposées, et les participants seront invités à découvrir les réalisations agricoles de la Chine.

Ce salon se positionne donc comme une réponse concrète aux défis pressants : changement climatique, pertes post-récolte, urbanisation et pression démographique. Il s’agit de transformer durablement l’agriculture africaine, en misant sur la technologie, la coopération internationale, et surtout, la souveraineté alimentaire.

Le SARA 2025 incarne une Afrique en marche vers la sécurité alimentaire, grâce à une mobilisation collective des États, du secteur privé, des producteurs, et des partenaires internationaux comme la Chine. Au cœur de cette dynamique, la Côte d’Ivoire se projette non seulement comme une puissance agricole régionale, mais aussi comme un moteur de l’intégration et de la transformation agroalimentaire du continent.

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