Côte d’Ivoire : Penplusbytes renforce la résilience démocratique en Afrique de l’Ouest face à la désinformation
Le vendredi 10 octobre 2025, Penplusbytes, en partenariat avec l’Institut du Sahel, a organisé ce vendredi à l’hôtel Novotel d’Abidjan-Plateau une réunion régionale de concertation consacrée au renforcement de la résilience démocratique en Afrique de l’Ouest.
Cette rencontre, soutenue par le National Endowment for Democracy (NED), s’inscrit dans le cadre d’un projet visant à évaluer et à renforcer la solidité des institutions démocratiques face à la désinformation et à l’influence autoritaire croissante dans la sous-région.

Réunissant une trentaine de leaders d’opinion, d’acteurs de la société civile et de journalistes, cette session a permis d’examiner les conclusions de l’Indice de désinformation couvrant quatre pays : le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso.
L’objectif est de partager des preuves, croiser les analyses et co-construire des stratégies concrètes pour freiner la propagation de la désinformation, devenue un défi majeur pour les démocraties ouest-africaines.
Dans son allocution d’ouverture, M. Jerry Sam, Directeur exécutif de Penplusbytes, a salué la mobilisation des participants avant de rappeler l’importance du projet.
« Cette initiative n’est pas nouvelle. Elle prolonge le travail entamé à Accra lors du lancement de notre Indice de désinformation. À Abidjan, nous venons partager les résultats et réfléchir ensemble à la manière dont la désinformation affecte nos démocraties », a-t-il déclaré.

Selon lui, la désinformation est devenue une arme politique et sociale. Elle ne vise plus seulement les institutions, mais cherche aussi à diviser les populations sur des bases communautaires ou ethniques.
« Dans plusieurs pays du Sahel, nous avons observé des campagnes coordonnées de propagande. Notre ambition est de tirer les leçons de ces expériences pour renforcer la résilience des États côtiers, du Sénégal au Nigeria », a-t-il ajouté.
M. Jerry a également insisté sur la nécessité de miser sur la prévention et l’éducation citoyenne. « Le fact-checking est essentiel, mais il arrive souvent trop tard. Il faut aller plus loin avec le pre-bunking, c’est-à-dire apprendre aux citoyens à reconnaître la manipulation avant qu’elle ne se propage. »
Enfin, il a tenu à remercier les partenaires régionaux et techniques, dont la West Africa Democracy Radio, le Sahel Institute, ainsi que les acteurs engagés pour la promotion de l’information vérifiée et la défense de la démocratie en Afrique de l’Ouest.
Parmi les interventions marquantes, celle de M. Cyriac Bogbou, consultant en inclusion numérique, a souligné la dimension collective de la lutte contre la désinformation.
« L’étude présentée par Penplusbytes nous a permis de mieux comprendre comment la désinformation se manifeste, notamment via des plateformes comme TikTok et WhatsApp, très actives dans les zones rurales », a-t-il observé.

Il a appelé à une synergie d’action entre institutions, société civile et citoyens, estimant que la responsabilité ne saurait reposer sur les seules autorités.
« Nous devons tous être équipés et éduqués pour développer notre esprit critique, car tout ce qui est sur Internet n’est pas net », a-t-il martelé.
Mme Khadidja Zoko Sébé, Directrice exécutive et fondatrice du JMS Afrique, point focal de l’organisation de l’événement à Abidjan, s’est également félicitée de la tenue de cette rencontre à un moment crucial.
« Nous avons pu réunir une quarantaine d’organisations de la société civile, de jeunes et de journalistes pour réfléchir ensemble à la résilience démocratique, en pleine période électorale en Côte d’Ivoire », a-t-elle expliqué.
Elle a mis en avant l’importance de l’éducation aux médias et à l’information, indispensable selon elle pour déconstruire les fausses informations et renforcer la participation citoyenne.
« Si chacun est éduqué à analyser et vérifier les informations avant de les consommer, nous réduirons considérablement l’impact des manipulations sur la cohésion sociale et la stabilité politique », a-t-elle ajouté.
Pour elle, cette rencontre constitue une opportunité majeure pour renforcer la collaboration entre Penplusbytes et les organisations ivoiriennes œuvrant pour la bonne gouvernance, la transparence et la participation des jeunes à la vie démocratique.
La réunion régionale de Penplusbytes s’achève sur une note d’engagement collectif : celui de bâtir une Afrique de l’Ouest unie, informée et résistante aux manipulations numériques.
À travers le partage d’expériences et la formulation de recommandations concrètes, les participants ont jeté les bases d’une coopération renforcée entre médias, institutions et citoyens, afin que la démocratie reste un pilier solide face aux défis de l’ère numérique.



