Côte d’Ivoire : Panel de haut niveau à l’UFR de Criminologie de l’Université FHB, « Les étudiants face à la propagande jihadiste en Afrique de l’Ouest »

L’Université Félix Houphouët-Boigny, à travers son UFR de Criminologie, a accueilli un panel d’envergure, le mercredi 16 avril 2025, thème « La responsabilité des étudiants face à la propagande jihadiste en Afrique de l’Ouest ». 

Organisé par l’Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme (AILCT) en partenariat avec l’Union européenne, cet événement s’inscrit dans le programme « Café universitaire » de l’Institut de Recherche Stratégique (IRS), un organe de l’AILCT.

La conférence s’est tenue dans un climat marqué par l’expansion du terrorisme au-delà du Sahel vers le Golfe de Guinée. Les interventions ont mis en lumière les dynamiques complexes d’un phénomène qui tire profit de facteurs socio-économiques et identitaires pour séduire une jeunesse en quête de repères.

Selon les organisateurs, cette initiative vise à sensibiliser les étudiants, enseignants et chercheurs sur les outils de propagande utilisés par les groupes extrémistes, tout en leur donnant les moyens de devenir des remparts contre la radicalisation.

Mme Francesca Di Mauro, représentante de l’Union européenne / Expertise France, a ouvert la conférence en rappelant l’engagement de l’UE aux côtés de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre le terrorisme. Elle a souligné l’importance de la recherche pour mieux comprendre et contrer les mécanismes de radicalisation.

« L’extrémisme violent ne se contente pas d’exercer une violence physique. Il s’attaque aussi aux esprits, notamment à ceux des jeunes, en utilisant des outils modernes de communication, comme les réseaux sociaux », a-t-elle affirmé.

Elle a rappelé les actions de l’UE à travers un soutien de 10 millions d’euros à l’AILCT, dont une partie est dédiée à la recherche stratégique, à la formation de jeunes leaders et à la sensibilisation des communautés.

Le Général Allah Kouamé Joseph, Directeur général de l’AILCT, a ensuite pris la parole, soulignant la responsabilité de la jeunesse face à un « mal insidieux » qui prospère sur « l’incivisme, l’ignorance et le désespoir ».

« Le terrorisme islamiste doit-il être considéré comme un fait social ou une formation politique ? Pouvons-nous parvenir à le conceptualiser par rapport à nos réalités ? Les réponses à ces interrogations ne peuvent venir que de la recherche », a-t-il martelé, appelant à une collaboration durable entre l’AILCT et l’Université.

Le Dr Ballo Yacouba, Doyen de l’UFR Criminologie, a remercié les partenaires pour cette initiative et rappelé la pertinence des sous-thèmes abordés :

  • La jeunesse africaine : entre propagande islamiste et populisme ambiant
  • Ressources des groupes terroristes : du financement extérieur à l’autofinancement
  • La politique contreterroriste de l’État ivoirien face à l’expansion du terrorisme

Il a salué l’engagement de l’Université et du corps étudiant dans cette lutte.

« À l’issue de cette conférence, nous comptons sur vous pour être des acteurs proactifs, des ambassadeurs de la paix. Chers étudiants, est-ce qu’on peut compter sur vous ? » a-t-il lancé. Et en chœur, les étudiants ont répondu : « La propagande jihadiste ne passera pas par moi ! »

Le Professeur Ballo Zié, Président de l’Université Félix Houphouët-Boigny, a clôturé la série d’allocutions officielles. Il a mis en avant le rôle central des universités dans la prévention de la radicalisation :

« L’éducation offre les clés pour résoudre durablement les défis complexes. Opposez la force de vos idées aux discours de haine. Soyez les sentinelles de la paix. »

La conférence visait à :

  • Analyser les causes socio-économiques et idéologiques de la radicalisation
  • Comprendre les outils numériques de propagande jihadiste
  • Décrypter l’impact du populisme sur la jeunesse
  • Proposer des stratégies de résilience et de prévention

Les échanges, nourris par des experts du contre-terrorisme, des chercheurs et des étudiants, ont été menés dans une atmosphère de franchise universitaire, favorisant le débat libre et critique.

Les résultats attendus étaient les suivants:

  • Former les étudiants sur les dynamiques de l’extrémisme violent
  • Sensibiliser le milieu universitaire aux risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux
  • Identifier les vecteurs de radicalisation
  • Encourager des actions concrètes pour renforcer la résilience des jeunes

À travers cette initiative, l’AILCT et ses partenaires entendent placer la jeunesse au centre de la lutte contre le terrorisme. Cette mobilisation témoigne de la volonté de faire du monde universitaire un acteur stratégique de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest.

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