Côte d’Ivoire: Lutte contre le terrorisme, « les élus africains en séminaire stratégique à Grand-Bassam »

La cité historique de Grand-Bassam, première capitale de la Côte d’Ivoire, accueille depuis ce lundi 28 juillet un séminaire stratégique de haut niveau réunissant une cinquantaine de parlementaires africains issus des zones CEDEAO et de la Corne de l’Afrique. Ce rendez-vous, organisé par l’Institut de Recherche Stratégique de l’Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme (AILCT), s’achèvera le 30 juillet 2025 à l’hôtel Golden Palace, et se tient sous le thème évocateur : « La responsabilité du parlementaire face aux crises intraétatiques ».

Dans un continent en proie à une prolifération de crises complexes du terrorisme aux fragilités institutionnelles, en passant par le délitement du lien social et la criminalité transnationale , cette rencontre inédite entend doter les élus africains d’outils d’analyse stratégique, de bonnes pratiques législatives, mais surtout, d’une conscience renouvelée de leur rôle central dans la résilience des États.

Pendant trois jours, les participants seront instruits à travers plus de dix heures de communications, articulées autour de sept modules présentés par des experts issus des mondes académique, militaire, diplomatique et juridique. L’ambition est claire : former un nouveau type de parlementaire africain, à la fois lucide, proactif et ancré dans les réalités de terrain.

Ce séminaire bénéficie d’un appui stratégique du Royaume d’Espagne, dont l’ambassadeur en Côte d’Ivoire, S.E. Guillermo Marín Gorbéa, a marqué sa présence lors de la cérémonie d’ouverture. Son discours, fort et empreint d’humanité, a rappelé l’interconnexion des menaces à l’échelle planétaire.

« Le terrorisme n’est pas uniquement le problème d’un pays. Une attaque terroriste contre un État est une attaque contre l’humanité toute entière », a-t-il souligné en citant Kofi Annan.

Il a également salué le rôle de l’AILCT, une institution qu’il qualifie d’« admirable », et réaffirmé l’engagement de l’Espagne à renforcer la coopération bilatérale avec l’Afrique à travers sa nouvelle stratégie Espagne-Afrique, centrée sur la sécurité, la démocratie et le développement partagé.

Dans une allocution dense et lucide, le Général de brigade Joseph Allah Kouamé, Directeur général de l’AILCT, a dressé un tableau sans complaisance des défis sécuritaires actuels. Il a rappelé la vocation de l’Académie, inaugurée en juin 2021, comme creuset d’une réponse africaine coordonnée à la menace terroriste.

« Face à l’insuffisance des mécanismes de régulation citoyenne, il vous incombe d’œuvrer à l’émergence de solutions innovantes et endogènes », a-t-il lancé aux parlementaires présents.

Il a aussi remercié le Royaume d’Espagne pour son soutien financier et technique, qui a permis l’organisation de cette session, la troisième du genre dans le cadre du partenariat entre l’AILCT et l’Assemblée nationale ivoirienne.

Le vice-président du Réseau des Parlementaires Africains Membres des Commissions Défense et Sécurité (REPAM-CDS), le député KONE Lassina, a salué l’importance de ce séminaire comme un moment de réflexion stratégique. Il a exprimé sa gratitude à l’AILCT et à l’ensemble des parlementaires présents, tout en soulignant la nécessité d’un sursaut collectif.

« Nous devons sortir d’une logique de réaction pour entrer dans une culture de l’anticipation parlementaire », a-t-il déclaré.

Pour lui, les réponses holistiques, basées sur la prévention, le dialogue politique, le développement local et la justice sociale, en opposition aux solutions exclusivement sécuritaires qui ont montré leurs limites.

Ce séminaire se veut donc un incubateur de leadership parlementaire africain, dans un contexte où les élus doivent endosser une double responsabilité : garants des institutions démocratiques et vigies des équilibres sociaux. À l’issue de ces travaux, les organisateurs espèrent :

  • Une compréhension affinée des dynamiques de crise,
  • Des recommandations concrètes à traduire en initiatives parlementaires,
  • Et la consolidation d’un réseau actif d’élus engagés pour la paix et la stabilité du continent.

Cette rencontre est plus qu’une simple session de formation, il constitue une plateforme de dialogue, de synergie et de transformation, plaçant le parlementaire au cœur des solutions africaines. La présence de sénateurs et députés de tout le continent, l’implication active de partenaires internationaux et la volonté affichée d’orienter les travaux vers des actions concrètes en font une initiative pionnière.

Comme l’a si bien résumé l’ambassadeur d’Espagne, « Ce qui est bon pour vous est bon pour nous. La paix, la démocratie et la sécurité ne connaissent pas de frontières. »

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