Côte d’Ivoire: Incendie au marché petit lomé d’adjamé, « Les commerçants sinistrés lancent un cri de détresse aux autorités »

Deux mois après l’incendie ravageur qui a réduit en cendres le marché Petit Lomé dans la commune d’Adjamé, la douleur reste vive. Ce mercredi , près de 1 000 commerçants et travailleurs affectés par le sinistre ont pris la parole d’une seule voix pour faire entendre leur désespoir, leur réalité quotidienne marquée par l’arrêt brutal de leurs activités, et surtout pour lancer un appel pressant à l’action.
Réunis sur le site même du drame, au milieu des décombres toujours visibles, les commerçants ont tenu à alerter les autorités, les institutions nationales et internationales, ainsi que l’opinion publique sur l’ampleur de leur détresse.

« En quelques secondes, tout ce que nous avions construit pendant des années a disparu dans les flammes. Ce marché, c’était plus qu’un lieu de commerce. C’était notre vie, notre dignité, notre avenir, » a déclaré Mme Binaté, présidente des commerçants du marché Petit Lomé, dans une déclaration poignante et vibrante d’émotion.
Face à la précarité qui s’installe durablement, les sinistrés ont formulé des demandes claires et urgentes, articulées autour de trois priorités :
- La reconstruction rapide du marché : Pour les commerçants, la reprise de leurs activités passe impérativement par une réhabilitation immédiate du site. Sans cela, les conséquences économiques et sociales risquent d’être irréversibles.
- Une relocalisation temporaire encadrée : En attendant la reconstruction, les sinistrés sollicitent des sites provisoires sécurisés et viabilisés pour leur permettre de continuer à exercer dans la dignité.
- Un accompagnement social ciblé : Mères de famille, personnes âgées, enfants en bas âge, plusieurs dizaines de familles sont aujourd’hui en grande détresse. Les commerçants appellent le ministère de la Solidarité, celui de la Femme, ainsi que les ONG humanitaires à apporter un soutien d’urgence.

« Depuis le 15 mai, nous sommes à l’arrêt total. Nous avons des enfants scolarisés à l’étranger, d’autres ici même, et nous ne pouvons plus subvenir à leurs besoins. Certaines commerçantes dorment chez des proches, d’autres sont endettées. Nos familles sont au bord de l’explosion, » a alerté Mme Binaté.
Loin d’un simple appel à l’aumône, les commerçants ont tenu à réaffirmer leur volonté de contribuer à la relance économique et sociale du pays. « Nous ne tendons pas la main pour mendier, mais pour reconstruire. Nous sommes prêts à nous organiser, à collaborer avec les autorités pour la mise en œuvre d’un nouveau marché moderne, sécurisé, accessible et respectueux de l’environnement, » a souligné Mme Pillah Tenin Touré, commerçante sinistrée.

Conscients des défis logistiques et institutionnels, les sinistrés insistent néanmoins sur l’urgence d’une réponse concrète avant la rentrée scolaire et la période cruciale des fêtes de fin d’année. « Nous devons être opérationnels d’ici septembre. Attendre plus longtemps, c’est compromettre notre avenir. C’est abandonner un pan entier de l’économie locale, » a-t-elle déclaré.
Les commerçants ont salué les marques de compassion exprimées par les autorités depuis l’incendie. Notamment la visite de la Présidente du Sénat Kandia Camara, des membres du gouvernement, du député-maire d’Adjamé, des populations locales.

Cependant, face à l’absence de solutions concrètes depuis près de deux mois, les sinistrés interpellent directement Son Excellence Alassane Ouattara, Président de la République, le Premier ministre, le gouverneur du district autonome d’Abidjan, les ministres sectoriels, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les ONG.
« Nous avons confiance en vous, Monsieur le Président. Vous avez toujours été du côté des plus vulnérables. Aujourd’hui, Petit Lomé a besoin de vous, » ont-ils déclaré avec gravité.
À travers leur union, leur calme et leur civisme, ces femmes et hommes sinistrés rappellent que derrière chaque étal, chaque marchandise, se cache une vie, une famille, un espoir. Aujourd’hui, leur combat est celui de la dignité, du droit au travail et à un avenir meilleur.