Côte d’Ivoire : Filière riz sur la période 2024-2030, « Le Ministre d’état, Kobenan Kouassi Adjoumani, présente sa vision pour le développement de la filière »

Le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, a organiser le lundi 08 Juillet 2024, une table ronde au Sofitel Hôtel Ivoire, portant sur la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de la filière riz sur la période 2024-2030.

Prenant la parole pour son intervention, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, a saluer toutes les hautes personnalités notamment, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et plusieurs ministres, ayant pris part à cette table ronde.

Kobenan Kouassi Adjoumani a ensuite fait une précision de taille selon laquelle, « la disponibilité de ressources financières est une des conditions sine qua non pour le développement de la filière riz, notamment pour la réalisation des investissements lourds tels que les aménagements hydro-agricoles, l’irrigation et la mécanisation, sans lesquels aucune action impactante n’est possible ».

Le ministre a fait savoir que le gouvernement, sous la vision éclairée de Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République, a mis en place dès 2012, une Stratégie Nationale de Développement de la filière Riz qui couvrait la période 2012-2018 (SNDR1). Elle s’appuyait fortement sur le secteur privé et sa mise en œuvre avait été confiée à l’Office National de Développement de la Riziculture (ONDR).

Monsieur le ministre Adjoumani a déclaré que, « si la SNDR 1 a permis de booster la production nationale de riz et de jeter les jalons pour une meilleure organisation et structuration de la chaîne de valeurs de la filière riz, il n’en demeure pas moins que notre pays dépend encore des importations pour couvrir l’ensemble des besoins nationaux en consommation de riz« .

Pour lui, inverser cette tendance et bâtir une filière rizicole compétitive et durable à même de satisfaire les besoins nationaux et de dégager des surplus qui ont élaboré une nouvelle Stratégie Nationale de Développement de la Filière Riz (SNDR 2), s’étendant sur la période 2024-2030.

Il a ajouté que le financement de la SNDR 2024-2030 et sa mise en œuvre effective, contribueront assurément à faire de la Côte d’Ivoire, un modèle en matière de souveraineté alimentaire, à travers la couverture totale des besoins nationaux en riz de bonne qualité, en quantité suffisante et à des prix accessibles, à partir de la production locale.

Prenant à son tour la parole, le vice président de la banque mondiale, Ousmane Diagala, n’a pas manqué de faire une feed-back sur le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire qui a considérablement augmenté depuis la crise du COVID-19, passant de près de 100 mille en 2019, à environ un million en 2023.

« Bien que les données de juillet 2024 indiquent une légère amélioration, avec une réduction à 900 milles personnes en situation d’insécurité alimentaire, il est essentiel de poursuivre nos efforts pour garantir l’accès à l’alimentation pour tous », a-t-il déclaré.

Cette initiative de redynamisation de la filière riz en Côte d’Ivoire est cruciale pour relever ce défi, tant au niveau national que régional.

Il a fait savoir à tous les participants, que la stratégie nationale de développement du riz 2024-2030 vise à atteindre une production de 4,16 millions de tonnes de paddy d’ici 2027, couvrant 97% des besoins nationaux.

« À l’horizon 2030, il est prévu une production de 3,2 millions de tonnes de riz usiné, couvrant 105% des besoins nationaux. Pour atteindre ces objectifs, il faut un investissement de plus de 540 millions de dollars d’ici 2027, et près de 1,3 milliard à l’horizon 2030 ».

Selon Ousmane Diagala, entre 2008 et 2022, les importations de riz ont doublé, atteignant 1,5 million de tonnes pour un coût de 830 millions USD en 2022. Si ces ressources étaient investies dans la production locale, la Côte d’Ivoire aurait pu atteindre l’autosuffisance bien avant 2030.

« Il est donc impératif de réorienter les ressources publiques vers la filière locale, en partenariat avec le secteur privé« , a-t-il indiqué.

Ousmane Diagala a ensuite déclaré que la Banque mondiale est prête à soutenir le gouvernement de Côte d’Ivoire et ses partenaires pour renforcer la sécurité alimentaire. 

« Nous saluons le plan du gouvernement visant à atteindre l’autosuffisance en riz d’ici 2027. Notre engagement est clair, soutenir ce plan et encourager un programme robuste de chaîne de valeur du riz à moyen terme. Nous nous engageons à combler le financement nécessaire à travers un programme à plusieurs phases sur la période de mise en œuvre de la stratégie 2024-2030 et au-delà » a poursuivi le vice président de la banque mondiale.

Présent à cette importante rencontre, le Premier ministre, Chef du Gouvernement Ivoirien, Robert Beugré Mambé, a déclaré que cette table ronde offre une opportunité pour accroître la visibilité sur les financements qui ont été un maillon faible dans la mise en œuvre des précédentes stratégies de développement de la filière.

Il a fait savoir que la présente stratégie, d’un coût global de 331 milliards de FCFA, traduit la volonté du gouvernement de renforcer la résilience du secteur, de rendre l’agriculture plus compétitive et plus rémunératrice pour les acteurs de la chaîne des valeurs.

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