Côte d’Ivoire : Alors que les Ivoiriens digèrent difficilement le dossier Komé Bakary, « Un nouveau scandale mis en lumière à la MATCA avec le cas GUEDOU Elie Ousmane »

Alors que l’affaire KOMÉ BAKARY continue de symboliser aux yeux des Ivoiriens l’arrogance de certains intouchables, une autre affaire tout aussi grave prend de l’ampleur au sein de la Mutuelle d’Assurances des Taxis Compteurs d’Abidjan (MATCA). Cette fois, elle concerne l’ancien Directeur Général, M. Guedou Elie Ousmane, soupçonné de fraude sur la nationalité, de malversations financières et de gestion illégale de la mutuelle.

Comme dans le cas KOMÉ, il ne s’agit pas ici de simples rumeurs, mais de faits documentés, recoupés et désormais portés devant la justice par un collectif de sociétaires excédés. Pourtant, malgré la gravité des accusations, le silence des autorités et des soutiens tapis dans l’ombre alimente un climat de frustration et d’injustice.

Une MATCA vidée de sa substance
Sous la direction de M. Guedou, le déclin de la MATCA est flagrant. En 2011, elle comptait plus de 25 000 taxis sociétaires. En 2025, ils ne sont plus que 9 000. Face à la montée en puissance des VTC, aucune stratégie, aucun plan de redressement, aucun sursaut. La mutuelle, autrefois symbole de solidarité pour les taxis-compteurs, est aujourd’hui au bord de la faillite.

Une fraude d’identité qui interroge
Mais ce qui choque le plus, c’est le double visage administratif de M. Guedou. Né officiellement le 22 août 1973 au Bénin, de parents béninois, il devient par miracle « né à Grand-Bassam », avec une mère différente selon les versions (1900 ou 1944). C’est sous cette identité falsifiée qu’il est propulsé au poste de Directeur Général en 2014. Une fraude sur la nationalité ivoirienne, exactement comme celle reprochée à KOMÉ BAKARY dans le dossier des ACD (Attestations de Cession Définitive) – mais cette fois dans le secteur stratégique de l’assurance des transports urbains.

Une gestion opaque, des comptes à rendre
Ajoutez à cela la réhabilitation coûteuse d’un siège pour 250 millions FCFA, détruit quelques mois plus tard, sans qu’aucune infrastructure n’ait vu le jour à ce jour. Des dépenses douteuses, aucune reddition de comptes, un Conseil d’Administration qualifié d’illégal car jamais validé par une Assemblée Générale élective… Un schéma de gestion opaque, qui rappelle tristement d’autres scandales ayant secoué les institutions ivoiriennes ces dernières années.

Une plainte déposée, mais des réseaux qui protègent
Le 18 avril 2025, un collectif de sociétaires a officiellement déposé plainte auprès du Pôle Pénal Économique et Financier, pour fraude sur la nationalité et malversations financières. Mais pendant que l’affaire KOMÉ secoue les réseaux sociaux et les tribunaux, celle de la MATCA semble étouffée. Pourquoi ? Quels réseaux, quels intérêts protègent encore M. Guedou ? Jusqu’à quand l’impunité servira-t-elle de refuge à ceux qui pillent nos structures collectives ?

Il est temps de choisir son camp
Aujourd’hui, tous ceux qui soutiennent encore ce système doivent s’interroger. Le silence n’est plus une option. Défendre l’indéfendable, c’est se rendre complice de la disparition programmée de la MATCA. Le collectif des sociétaires attend que justice soit rendue et que Mr Guedou Élie et son conseil d’administration soit enfin condamné pour des faits graves qu’on essaie de passer sous silence.

Il en va de l’avenir de la MATCA, de la crédibilité des institutions, et surtout, de l’égalité devant la loi, que ce soit pour un simple chauffeur de taxi ou pour un directeur général bien connecté.

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