France-Algérie : Le torchon brule entre Paris et Alger, « Emmanuel Macron demande à son Premier-Ministre d’agir avec plus de détermination et de fermeté à l’égard des autorités Algériennes »

Dans une lettre adressé à son Premier ministre, le Président Français, Emmanuel Macron, a demandé au gouvernement d’agir « avec plus de fermeté et de détermination » à l’égard de l’Algérie. La tension, ne redescend pas entre Alger et Paris.
Paris et Alger sont empêtrés depuis plus d’un an dans une crise diplomatique sans précédent qui s’est traduite par des expulsions de fonctionnaires de part et d’autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.
La crainte du gouvernement français est de devoir remettre en liberté des ressortissants algériens actuellement détenus dans des centres de rétention faute de pouvoir les maintenir dans ces centres indéfiniment. « La France doit être forte et se faire respecter », fait désormais valoir le chef de l’État français dans une lettre à son Premier ministre, François Bayrou, publiée par le quotidien Le Figaro.
« Elle ne peut l’obtenir de ses partenaires que si elle-même leur témoigne le respect qu’elle exige d’eux. Cette règle de base vaut pour l’Algérie aussi », écrit-il encore. Parmi les mesures demandées au gouvernement, le chef de l’État appelle à suspendre « formellement » l’accord de 2013 avec Alger « concernant les exemptions de visa sur les passeports officiels et diplomatiques ».
Une décision qui acte une situation de fait: le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, avait annoncé le 14 mai dernier « le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visa ». La France réagissait alors à une décision « injustifiée et injustifiable » d’Alger d’expulser des fonctionnaires français, avait-il dit.
Emmanuel Macron demande également au gouvernement d’user « immédiatement » d’une disposition de la loi immigration de 2024, le « levier visa-réadmission (LVR) », qui « permet de refuser les visas de court séjour aux détenteurs de passeports de service et diplomatiques, tout comme les visas de long séjour à tous types de demandeurs ».
Pour éviter que les diplomates algériens puissent malgré tout venir en France via un pays tiers, la France va demander à ses partenaires Schengen de coopérer.
Le président demande en outre à son Premier ministre « d’instruire le ministre de l’Intérieur », Bruno Retailleau, tenant d’une ligne dure vis-à-vis d’Alger, « de trouver au plus vite les voies et moyens d’une coopération utile avec son homologue algérien ». Il « souhaite également que, face à la délinquance des individus algériens en situation irrégulière, le ministre de l’Intérieur et ses services agissent sans repos et sans répit ».
Avec tv5monde