Côte d’Ivoire : assemblées annuelles de la banque africaine de développement, « Dr. Akinwumi Adesina rassure sa confiance à la nouvelle équipe dirigeante »

Les assemblées annuelles 2025 de la Banque africaine de développement (BAD) se sont ouvertes ce lundi 26 mai à Abidjan sur une note à la fois solennelle et émouvante.
Au cours d’un petit-déjeuner de bienvenue réservé aux médias, le président sortant de la BAD, Dr. Akinwumi A. Adesina, a livré un discours empreint de bilan, de gratitude et d’espoir.

Dix ans après sa première apparition dans cette même ville en tant que président fraîchement élu, c’est un Adesina transformé et transformateur qui s’est adressé aux journalistes. « Ce n’est pas seulement une tradition, c’est l’un de mes moments préférés, » a-t-il confié en ouvrant la rencontre.
L’année 2015 marquait le début de son mandat. Dix ans plus tard, la Banque affiche des progrès impressionnants triplement de sa capacité financière, des innovations financières pionnières, et un statut désormais reconnu comme l’une des meilleures institutions financières multilatérales au monde.
Mais pour Dr. Adesina, l’essentiel ne réside pas dans les bilans comptables, mais dans l’impact humain, « Ce ne sont pas que des chiffres. Ce sont des vies. » Grâce à l’initiative phare des High 5, la BAD a amélioré les conditions de vie de plus de 565 millions de personnes à travers le continent.

À travers des récits poignants, il a rappelé les résultats concrets de cette action. Une école au Lesotho où les élèves ont enfin des sanitaires dignes. Une famille kenyane sortie de l’obscurité grâce à l’accès à l’électricité. Une usine de traitement des eaux en Égypte qui desservira 17 millions de personnes d’ici 2040. Et un pont entre le Sénégal et la Gambie qui a rapproché deux peuples en transformant deux jours de trajet en quinze minutes.
Pendant la crise alimentaire aggravée par la guerre en Ukraine, la BAD a mobilisé 1,5 milliard de dollars pour permettre à 13 millions d’agriculteurs de produire 44 millions de tonnes de nourriture. « C’est cela, le développement, » a-t-il martelé.
À l’approche de la fin de son mandat, le dirigeant a souligné la robustesse de l’institution qu’il laisse derrière lui. Loin de ralentir, la Banque veut accélérer sa transformation pour faire de l’Afrique un leader en matière de sécurité alimentaire, de transition énergétique, d’économie numérique et de climat.
Le thème de cette année, « Mieux mobiliser le capital africain pour le développement de l’Afrique », ouvre d’ailleurs des débats cruciaux sur les sources de financement internes, les politiques macroéconomiques, et l’autonomie des économies africaines.

Dr. Adesina n’a pas manqué d’interpeller les journalistes présents. « Vous êtes les conteurs de notre époque. Continuez à poser les bonnes questions, à porter les voix du terrain, à raconter l’Afrique telle qu’elle est ambitieuse, résiliente et en marche », a-t-il évoqué.
Après dix années de service, le président de la BAD a exprimé sa gratitude, « Servir le peuple africain a été l’honneur de ma vie. » Dans un geste symbolique, il a levé son verre : « À nos progrès. À nos partenariats. Et oui, aux High 5 ! »
Les regards sont désormais tournés vers l’élection de son successeur, attendue en fin de semaine. Mais une chose est sûre : le cap est donné, les voiles sont hautes, et l’Afrique est plus que jamais en mouvement.