Soudan : Violents combats à Khartoum entre les hommes des généraux Abdel Fattah et Mohamed Hamdane, « Près de 200 morts en trois jours »
Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont réclamé mardi l’arrêt « immédiat » des hostilités au Soudan, où les appels à la trêve sont toujours ignorés par les deux généraux en lutte pour le pouvoir qui entament leur quatrième jour de combats avec un bilan de près de 200 morts.
Dans le ciel de Khartoum, les avions de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis le putsch de 2021, tentent de venir à bout des tirs intenses des blindés des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », son second pour le coup d’Etat devenu depuis samedi son ennemi juré.
Dans un pays où la faim touche plus d’un habitant sur trois, humanitaires et diplomates disent ne plus pouvoir travailler. Trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués et des stocks d’aides pillés au Darfour (Ouest). Lundi, un convoi diplomatique américain a essuyé des tirs et l’ambassadeur de l’Union européenne a été « agressé dans sa résidence » à Khartoum.
Les combats de rue et les bombardements incessants depuis samedi ont fait plus de 185 morts selon l’ONU et poussé plusieurs ONG et agences de l’ONU a suspendre toute aide.
En dépit de l’appel du G7 « à toutes les parties à mettre immédiatement fin à la violence », mardi matin à Khartoum, pour le quatrième jour consécutif, des explosions et des hommes –en treillis et parfois enturbannés comme les nomades du Darfour– font régner la terreur alors que les familles, terrées chez elles sans électricité ni eau courante tentent de survivre avec leurs stocks de nourriture.