Contre-offensive de l’armée Ukrainienne : Un général Français annonce la prise prochaine de Kherson par Kiev, « Voici sa déclaration sur france24 »
Dans une interview accordée à france24, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, a fait savoir que les Ukrainiens, qui mènent actuellement une contre-offensive dans le sud du pays, pourraient s’emparer de toute la rive droite du Dniepr d’ici le mois d’octobre, dont la ville de Kherson.
France 24 : Que sait-on de la mystérieuse contre-offensive menée par Kiev ces derniers jours ?
Général Dominique Trinquand : Les Ukrainiens ont créé un black-out total sur toutes les informations. Les journalistes sont interdits. On a donc beaucoup de mal à savoir où en est la progression des troupes. Cependant, on sait que les offensives se déroulent sur quasiment toute la ligne de front Sud. On pense que les Ukrainiens sont en train de tester les défenses russes de façon à créer des brèches pour ensuite envoyer des renforts. Actuellement, l’axe d’effort russe est dans le Donbass. L’axe d’effort ukrainien est dans la région de Kherson.
Ce que l’on peut dire également, c’est que les Ukrainiens ont préparé méthodiquement cette offensive et concentré les moyens pour réussir. Ils ont commencé par désorganiser le système logistique russe en utilisant l’artillerie à longue distance en frappant les dépôts, les nœuds de communication, les postes de commandement, ainsi que les ponts sur le Dniepr. C’est ce que l’on appelle « façonner le champ de bataille ». Désormais, les troupes russes ont beaucoup de mal à être approvisionnées.
Faut-il voir dans les actes de sabotage perpétrés derrière les lignes ennemies ces dernières semaines un pan de cette stratégie destinée à « façonner le champ de bataille » ?
Bien sûr. Les actions dans la profondeur concourent à cet objectif. Que cela soit avec des maquisards infiltrés, des forces spéciales, de l’artillerie lourde, voire de l’aviation qui est intervenue en force la semaine dernière.
Cela signifie également que les armements lourds réclamés par Kiev sont bien arrivés sur le front et qu’ils sont efficaces. Y en a-t-il suffisamment ? C’est une autre question.
Peut-on dire que cette offensive fonctionne et qu’elle parvient à mettre en difficulté les Russes ?
Le premier indice de succès dont nous disposons est le discours du président Zelensky, qui indique que l’offensive progresse bien. On peut supposer que s’il commence à en parler malgré le black-out sur les informations, c’est que cela est vrai. Le deuxième indice concerne les réactions des Russes avec l’annulation du référendum sur l’annexion, mais aussi les renforts envoyés dans le sud depuis le Donbass et la Crimée.
Avec france24.com